Origine des cartes à jouer: Hypothèses plutôt que des certitudes
La Chine
Les plus anciennes cartes à jouer connues sont d’origine chinoise et apparurent durant la dynastie Tang (618-907). Sous une forme embryonnaire, elles semblent avoir été développées à partir des anciens dés en provenance d’Inde et en liaison avec des pratiques divinatoires. La plus ancienne carte, datée environ de 1400, a été trouvée par Albert von Le Coq à Tourfan en 1905 dans la province chinoise du Xinjiang.
Les cartes sont parmi les premiers exemples de xylographie apparus à la fin de dynastie des Tang (Xe siècle). Joseph Needham estime au vu de différentes sources que les cartes à jouer (en papier) remontent au moins au IXe siècle.
La Corée
En Corée, les jeux de cartes les plus anciens sont le tujeon (Hangeul), qui pourrait avoir inspiré le Keno, qui est cité au XVIIe siècle et le seosda (ko) (Hangeul*
Le Proche-Orient
On retrouve des traces remontant au XIIè ou XIIIè siècle d’un jeu mamelouk. Il est aussi possible que les précurseurs directs des cartes européennes aient atteint l’Europe par l’intermédiaire des Mamelouks d’Égypte à la fin du XIVe siècle, sous une forme très proche de celle connue aujourd’hui.
Et le nom de certaines figures (naib malik et thani naib) rappelle le mot italien naibbe ainsi que le mot espagnol naipes, qui désignent les cartes à jouer. Et un des plus anciens documents évoquant les cartes à jouer, la chronique de Viterbe (1379) parle des « Sarrasins ».
L'Europe
Les cartes à jouer sont apparues en Europe au XIVe siècle (leur présence est attestée en Catalogne en 1371, en Allemagne et à Florence dès 1377, en Espagne entre 1377 et 1381 et en France en 1381) ; elles y sont peut-être arrivées par l’intermédiaire des Arabes ou par les échanges marchands avec les Mongols le long de la Route de la soie, deux hypothèses retenues par Joseph Needham ou par Thomas Allsen.
Le jeu de tarot ou tarots apparaît dans les années 1440 en Italie du Nord. Très tôt sa structure se fixe : quatre couleurs composées de dix cartes numérales de l’as au dix, quatre figures (valet ou fante, cavalier, reine et roi) ; à ces quatre séries est ajoutée une cinquième série de cartes (les triomphes qui seront plus tard désignés comme atouts) de vingt-deux cartes.